GEOGRAPHIE
Tout
d'abord, présentons Bugeat par la géographie :
- sa situation :
- ses coordonnées géographiques° :
latitude : 45°35'56" NORD
longitude : 1°55'41" EST
° coordonnées de la Mairie
(données dans le site ign.fr)
- chef-lieu de canton de Haute Corrèze,
arrondissement d'Ussel, sur la Vézère,
- caractérisé par un climat océanique dégradé normalement froid en
hiver et pluvieux, chaud en été,
- l'altitude va de 667m sur la Vézère en amont du
Pont de Sirieix à 844m au sommet de la montagne de Coulournat. En fait
l'altitude moyenne est de 700m, comme le proclame le panneau de la page
d'accueil du site ( la Gare est à 682m et la Mairie à 695m).
- La superficie de la commune est de 2 992 ha dont (avant
la tempête de fin 99) :
- 374 ha de feuillus,
- 868 ha de résineux,
- 464 ha de landes et coupes de bois,
- 1268 ha pour les zones agricoles et seulement
- 18 ha de lacs, barrages,étangs.
Les
villages de la commune :
Du
nord au nord en faisant le tour suivant les aiguilles d'une montre, on
trouve successivement les villages tous encore habités de :
Chaleix, Orlianges, Le Moulin de
Barthou, Le Massoutre, Gioux, Ambiaud, Coulournat, Champseix,
Broussouloux, l'Echameil, Terracol, Le Monteil, Arvis, le Petit Luc,
Mouriéras.
Quelques
chiffres sur le canton : (avant 2015)
superficie
34 818 ha dont 13 396 boisés respectivement en résineux (10 296 ha) et
feuillus (3100 ha) et les landes occupent 7920 ha. Cinq communes ont
des superficies supérieures à celle de Bugeat, surtout Tarnac, qui est
une des plus grandes communes de France, (connaissez
vous la plus grande : Arles avec plus de 75 000 ha est 7 fois plus
grande que Paris !).
Population :
Le recensement de
1999 nous a donné les chiffres suivants :
La région :
|
Population en 1990 |
Population en 1999 |
Ecart en volume |
Ecart en % |
LIMOUSIN |
722 850 |
710 135 |
-12 751 |
-1,76% |
Corrèze |
237 098 |
232 194 |
-5 714 |
-2,40% |
Creuse |
131 349 |
124 497 |
-6 852 |
-5,22% |
Haute-Vienne |
353 593 |
353 444 |
-149 |
-0,04% |
Le canton :
COMMUNES |
Année 1982 |
Année 1990 |
Année 1999 |
90/99 en Volume |
Comparaison 90/99 en % |
BONNEFOND |
149 |
136 |
126 |
-10 |
-0,7%0 |
BUGEAT |
1055 |
1063 |
996 |
-67 |
-6,4% |
GRANDSAIGNE |
87 |
70 |
59 |
-11 |
-15,7% |
GOURDON-MURAT |
150 |
127 |
108 |
-19 |
-15% |
LESTARDS |
92 |
106 |
101 |
-5 |
-4,7% |
PEROLS SUR VEZERE |
229 |
214 |
182 |
-32 |
-14,9% |
PRADINES |
141 |
120 |
95 |
-25 |
-20,8% |
SAINT-MERD |
137 |
114 |
112 |
-2 |
-1,8% |
TARNAC |
472 |
403 |
356 |
-47 |
-11,7% |
TOY VIAM |
56 |
56 |
28 |
-28 |
-50% |
VIAM |
141 |
133 |
132 |
-1 |
0% |
TOTAL |
2609 |
2542 |
2295 |
-247 |
-9,75% |
Le nombre d'habitants du
canton était de 10 250 en 1880, et Bugeat a atteint son pic de
population en 1962 :
1269 habitants, et vient pour la première fois de passer tout juste en
dessous du seuil des 1000 habitants.
HISTOIRE DE BUGEAT
:
(texte empruntée à
une ancienne brochure sortie vers les années 60 sous l'égide du
Syndicat d'Initiative, avec le concours de MM Baletaud, JL Bonnetaud,
P.Fournet, G Heude, Lavesque, Laville, Lestang, Manou, Marvier,
Montlouis, G Nony, Orlianges, Picault, Roux)
C’est sur une carte du XVIème
siècle que l'on relève pour la première fois le nom de Bujac. Il est
probable que bien avant cette date, des hommes avaient choisi le site
actuel. En effet, le toponyme celte " Buga " signifie littéralement
étendue couverte de bruyères (d'où le patois buyge). L'occupation
romaine a " romanisé " le radical celte en Bugacum (= domaine de la
bruyère). Ce n'est qu'à une époque récente, et sans doute en raison
d'un particularisme local, que l'affaiblissement de la finale a conduit
à la graphie actuelle : Bugeat.
Des tumulus découverts à
Chaleix et à Orlianges sont la preuve d'une installation humaine dès le
premier âge du fer.
Mais l'époque romaine ne
nous a pas laissé qu'un nom. Bugeat était alors situé sur une voie
reliant Limoges au Mont-d'Or par Bort. Le gué pavé sur la Vézère en est
peut-être le tracé. Près du Pont des Rochers, une pièce de monnaie en
or à l'effigie de Néron, d'autres en bronze trouvées au siècle dernier,
un important dallage, des débris de tuiles et de briques, deux
chapiteaux et un fragment de colonne révèlent l'existence d'une
imposante villa gallo-romaine qui explique le nom de " Champ du Palais
". Ailleurs ce sont le site de la Ganette, et celui de Coulournat qui
ont également livré des vestiges de cette époque.
De l'époque mérovingienne
qui constitua une nouvelle étape du peuplement de notre région, nous
n'avons pas de vestiges.
Le Moyen Age se
caractérisa par un intense défrichement communautaire (Orlianges,
Ambiaud, Bugeat). C'est aussi l'époque où la ferveur religieuse
s'exprime dans la construction de nos petites églises romaines. Les
fosses ovoïdes découvertes sous l'atelier Mazaud, à la Fond-Basse au
Monteil... datent de cette époque. Leur usage fonctionnel ou religieux
n'a pas encore été défini.
L'Eglise de Bugeat entreprise
au début du XIIème siècle ne s'est achevée qu'à l'époque gothique : la
Cuve Baptismale du XlVème a une facture romane, alors que les voûtes du
choeur du transept et des chapelles latérales sont de style gothique.
La fenêtre située à droite du choeur est même de forme flamboyante.
L'Eglise primitive avait la forme d'une croix. La dernière travée a
perdu sa voûte dont la clef a été creusée en bénitier. Le clocher, sans
doute effondré, a été reconstruit en 1768. L'ensemble a été restauré
vers les années 1950.
Aux XVII et XVIIIème siècles,
la paroisse de Bugeat est divisée en deux parties :
- au nord, la Collecte de
Bugeat-Ternat dont le seigneur principal est le comte de la
Feuillade, et qui a pour ressource essentielle le commerce des moutons.
La collecte est une division d'ordre financier et celle de
Bugeat-Ternat est rattachée à la Marche.
- au sud, la Collecte de
Bugeat rattachée au Bas-Limousin : elle comprend une
partie du bourg et les autres villages de la paroisse (à l'exception de
Gioux, du Massoutre et d'Orlianges qui font partie de la collecte de
Bugeat-Ternat)... Ses co-seigneurs sont le seigneur de Pompadour, le
comte de Boisse, seigneur de Treignac (en 1765) et le prieuré de Bugeat
dépendant de l'Ordre de Malte, (d’où la Croix de Malte sur le blason de
la commune).
" C'est un méchant pays
qui paye mal la taille et où les exploitants des 70 feux sont métayers.
"
Ses divisions ne sont pas
sans diviser les gens. Chaque village a d'ailleurs son sobriquet : les
" credayres d'a Gioux " s'opposent aux " paterlands d'a Mounciaux ".
Les villages sont assez nombreux dans la paroisse, certains ont même
disparu : Grèze et La Vacherie situés près du Pont des Rochers. Le fief
de Codercs dans le bourg même. La Croix des Rameaux qui se dressait
près de l'actuel Hôtel des Voyageurs et la Pierre du Pilar (route
de Bonnefond). Les armes figurées sur cette pierre sont celles des
seigneurs de Sédières. La Croix des Rameaux et la Pierre du Pilar
marquaient la séparation de la Marche et du Limousin.
Le seul privilégié est
Jacques des Jacques, sieur de Chaleix. Lieu de passage, le bourg avait
reçu l'octroi de quatre foires. La paroisse n'a de ressource que le
commerce des moutons, la production du miel de bruyère et de sarrazin,
les truites de la Vézère dont Turgot se régala lors de son passage à
Bugeat pendant la construction de la grande route de Limoges à
Clermont-Ferrand. Le patron de la paroisse est Saint Pardoux
qui a "fontoine à maux d'yeux" et qui est honoré chaque année par une
fête le 6 octobre.
La Révolution française ne
semble pas avoir provoqué d'épisodes sanglants à Bugeat. On sait que
l'église fut transformée en atelier de salpêtre, le canton devant
fournir chaque décade 70 quintaux de cendres... Certains habitants du
district participent aux premiers bataillons de volontaires. On relève
parmi eux le nom de Pierre Gioux de Bugeat et celui du citoyen Legatte,
vicaire-régent de Viam., parti à la tête de 64 volontaires de sa
paroisse pour " courir au frontières ". C'est à cette époque que Bugeat
fut choisi chef-lieu de canton, ce qui ne manqua pas d'engendrer une
vive rivalité avec Tarnac, qui demeurait plus important que Bugeat par
sa population et le nombre de ses privilégiés.
Mais à l'image de la région,
Bugeat est marqué au XlVème siècle par une très forte émigration : les
hommes allaient travailler spécialement à Lyon où ils étaient réputés
pour leur savoir-faire en matière de construction. Ils partaient aussi
à Paris pour y être cocher de fiacres, ou bien encore dans les Landes
pour y exercer leurs talents de scieurs de long. Mais le bilan n'est
pas entièrement négatif, car à leur retour au pays les migrants font
progresser l'agriculture : chaulage des terres...
Les grands moments de
l'histoire nationale trouvent un écho certes tardif mais néanmoins
vivant dans notre cité , plantation d'arbres de La Liberté (1848),
inauguration du buste de Marianne (1881).
C'est aussi à cette époque
que la primauté administrative de Bugeat se confirme. Dès l'Empire, la
gendarmerie est créée (dans l'actuelle rue Turgot), aujourd'hui encore
on peut en voir les écuries. La vie du bourg se concentre dans la rue
Turgot sur laquelle s'ouvrent les échoppes et les auberges. La mairie
s'y trouvait, alors que l'actuelle école de garçons est construite sur
l'emplacement de l'ancien presbytère. Un relais de poste précéda
l'installation définitive de cette administration à Bugeat. Jusqu'à la
bénédiction de celui de la route de Tulle (1860), le cimetière
entourait l'église... En 1884 les Bugeacois voient passer la première
locomotive à vapeur. Tout au long de ce siècle, une famille a lié
étroitement son nom à l'histoire de Bugeat : la famille Bayle,
propriétaire du domaine de Chaleix, et de la maison qui abrite
aujourd'hui " Les Bruyères ", famille qui donna cinq maires à notre
commune.
La guerre de 1914-1918
provoque une hémorragie de nos campagnes : Bugeat n'est pas épargné, un
grand nombre de ses fils tombent au champ d'honneur (74 noms sont
inscrits sur le Monument aux Morts).
Pour être moins sanglante, la
Seconde guerre mondiale engendre autant de drames. La résistance de
notre région à l'envahisseur sera payée d'un lourd tribut : villages
incendiés, otages fusillés.(L'Echameil, Marcy, Les Bordes ...) et 11
noms supplémentaires sur le Monument aux Morts + 2 en Algérie.
Une page spécifique
vous donne les noms des fils de Bugeat tombés au champ d'honneur.
Mais ce pays rude est resté
malgré les épreuves qu'il a traversées au cours des siècles accueillant
comme l'ombre de ses forêts. Sur le Plateau de Millevaches la tradition
voulait que les portes ne soient jamais fermées. Bien sûr, la cheminée
fumait et il fallait un courant d'air quasi permanent pour pouvoir
séjourner dans la cuisine. Mais même si l'on poussait la porte les
jours de grand vent, on ne la "barrait" pas. N'importe qui pouvait
entrer, quitte à bousculer le sommeil des gens pour se réchauffer
auprès du feu et à l'amitié partagée.
Cette tradition se
retrouve de nos jours dans cette formule typique et accueillante que
chacun prononce sur le pas de sa porte :
" Finissez d'arriver " ou " Finissez d'entrer ", formule que la Porte
de l’an 2000, inaugurée à l'occasion de l'année 2000, à la sortie de
Bugeat sur la route de Limoges, vient de rappeler fort opportunément en
patois :
" Chabatz
d’entrar ".