Salvador VALLS, né le 19 août 1922 à Barcelone



Salva, comme tout le monde l'appelait, à joué 36 ans au foorball, la majeure partie de sa carrière à l'USBugeat. Lors de son départ en 1974 à l'âge de 53 ans! un jubilé a été organisé à Bugeat (photos plus bas sur cette page), et un bel article est paru dans la presse pour lui rendre hommage, article dont nous reproduisons le contenu ci après pour faciliter la lecture.


En parcourant les pages de la rubrique foot de ce site, on peut voir Salva sur de nombreuses photos d'équipes, aussi bien en équipe première qu'en équipe réserve.




L'article presse de 1974 : Reproduction du contenu de l'article :  A 53 ans, Salvadore Valls s’est résigné à raccrocher les crampons.

Il a nom Salvadore VALLS. Les habitants du Plateau de Millevaches qui ont un tant soit peu d’affinité avec le football, l’appellent « Salva » avec une affectueuse sympathie. C’est un fils de l’Espagne, c’est aussi un enfant du malheur, un de ces êtres que roulèrent les événements comme le sont les galets par le flot des rivières. Nourri longtemps de cette vache enragée qui fait souffrir, mais qui durcit les corps et forge les caractères, Salvadore VALLS a trouvé son point d’ancrage et une existence moins sévère dans un village de chez nous. Depuis 1942 il travaille au service de M. MAZEAU au Niarfeix, dans la commune de Saint Merd les Oussines, non loin des célèbres ruines du temple Gallo Romain des Cars. Son sérieux, son ardeur au travail, sa droiture, font qu’il est considéré depuis longtemps comme membre à part entière de la famille de son employeur.

Célibataire endurci, Salvadore ne se connait qu’une passion, mais quelle passion : le football. Déjà avant que le fascisme ne le chassât hors de sa terre natale, il taquinait le ballon rond dans un petit club de la banlieue de Barcelone. Après des tribulations dont nous conterons plus loin les détails et qui n’avaient plus rien à voir avec le sport, Salvadore allait se faire connaître balle au pied des petits clubs du Plateau et de ses environs. Levé tôt le dimanche matin il vaquait aux travaux de la ferme, et après avoir avalé une bonne soupe, il sautait sur son vieux vélo et se hâtait vers Peyrelevade, Meymac ou Bugeat participer à la rencontre de foot. Quoique d’une nature très effacée, l’Espagnol se faisait remarquer par ses qualités sportives dont il faut bien dire qu’elles ressortaient d’autant plus que le niveau technique de ceux qui l’entouraient était alors assez faible.

Là où d’autres auraient songé à monnayer leur don, Salvadore resta toujours le pur, celui qu’on citait en exemple aux têtes portées à l’enflure. Au gré des amicales sollicitations dont il fit l’objet, il porta les maillots de Meymac, de Peyrelevade et de Bugeat.
Partout respecté, celui qui pour tout le monde était devenu « Salva » apparaissait encore il y a trois ans à peine, comme une manière de Poulidor du foot… Ne le vit-on pas en effet à 50 ans figurer occasionnellement dans le onze fanion de l’USBugeat !

La cinquantaine franchie, Salvadore Valls ne put se résoudre à abandonner le ballon rond ! Trois années encore il figura dans la réserve de l’USB. Et puis, à 53 ans, à l’orée de ce qui allait être sa 53ème saison, « Salva » a annoncé sa décision de raccrocher, comme on dit.
« J’ai toujours le souffle, mais je ne démarre plus comme autrefois. Avec mon patron qui est un ancien capitaine de l’USB je n’ai pas raté un seul match de la coupe du monde retransmis par la télé. Je me suis régalé, mais j’ai aussi fait des comparaisons. Alors vous comprenez, pour moi l’aventure est terminée, et bien terminée ».
Dès qu’il fut informé de la décision de Salvadore Valls, M. TRIGUEROS, Président de l’USB, a songé à rendre hommage à l’équipier exemplaire. Et c’est ainsi que dimanche dernier, Salvadore Valls a été le héros d’une fête organisée en son honneur. Sur la belle pelouse du coquet stade Alain MIMOUN à Bugeat, devant une nombreuse assistance, vétérans de l’USB et équipe fanion se sont affrontés, et on a pu, pour la dernière fois applaudir le vieux, l’inusable « Salva ».

Nous l’avons dit, Salvadore Valls a connu une jeunesse difficile. Obligé de fuir l’Espagne à 18 ans, il connut les camps de concentration instaurés par le régime de Vichy à l’intention des Républicains Espagnols. Rien de comparable avec Dachau certes, mais beaucoup de misère morale et psychologique. Puis ce furent les compagnies de travail dans le Puy de Dôme et dans le Cher. Des hivers passés dans des cabanes forestières, le froid et la faim. Un mouvement de révolte et Salvadore Valls se trouvait dans un camp de discipline à Egletons. La nuit, poussés par leurs estomacs qui criaient famine, trompant la vigilance des GMR, Salvadore et ses compagnons d’infortune partaient dans la campagne à la recherche de comestibles. Huit mois à extraire la tourbe près de Saint Merd les Oussines, et c’était enfin le hâvre du Niarfeix où le brave Salvadore allait trouver tout à la fois un emploi, une famille, un pays… et le football. Bref, une situation qui ressemblait d’assez près au bonheur. Aujourd’hui se sont ajoutées l’amitié et l’estime de toute une population.

Une belle revanche sur le destin pour Salvadore Valls.


Salva et son "patron" Georges MAZAUD côte à côte (5ème et 6 ème debouts en partant de la gauche)

Le jubilé :








Arrêt de jeu : Pierre Triguéros suit de près l' évolution des joueurs sous l' oeil attentif du docteur Montlouis.
De g. à d; : Pierre Triguéros près de la voiture sonorisée, Andreé Barnabas, Georges Mazaud, Guy Lair, Jeannot Saderne, Salva.


André Barnabas esseulé face à la défense renforcée des rouges et jaunes. Guy Lair, Maurice Jouanneaud et Pierrot Bourg suivent l' action du bord de touche

Le mileu de terrain des jeunes : Gérard Gonzalez, Bernard Bourg, Daniel Bourg, André Barnabas

Alain Gonzalez face à Salva et Maurice Jouanneaud


Jeannot Saderne s' applique pour contrôler le ballon




















Un record de France sur le stade de Bugeat