Pierre BOURG, Guy PENICHOU, Maurice LESTRADE, Gilles
MAZEAUD, Léonce REBEYROLLE, Guy LAIR, ANTONIO, Guy REBEYROLLE
Victor MRETTO, x, DEJAMET, NARD, Maurice JOUANNEAUD
Guy Pénichou qui a été joueur, puis trésorier à l’USB, se souvient que
tous les Dimanches, au début des années 50, il allait chercher Victor Moretto et Antonio
(il n’a toujours connu que son prénom) dans le village où ils étaient employés
agricoles, à Florentin, près de Bonnefond.
C’est Maurice
Lestrade, qui avait son permis de conduire, qui conduisait la 2 chevaux ,
modèle familial, de Milou Regaudie, garagiste, fervent supporter de l’équipe
bugeacoise. On pouvait bien entasser 6 voire 7 joueurs dans cette voiture, à
l’époque il n’y avait pas de ceintures de sécurité, on pouvait se serrer. Milou
Regaudie prêtait aussi sa traction (modèle familial à 6 places) et avec les 2
voitures toute l’équipe était transportée. Maurice passait chercher Guy chez
lui, et les voilà partis sur la route de Bonnefond.
C’est à cette époque-là, qu’Antonio avait passé plusieurs trajets à essayer de convaincre Guy
d’adopter une petite chienne, qui était la dernière d’une portée de la chienne
de la ferme où il travaillait. Tous les autres chiots étaient partis, sauf elle
qui pourtant, selon Antonio, était « la plus belle et la plus gentille ».
Tu verras lui disait-il, « elle est toute blanche avec des longs poils, et
tu ferais drôlement plaisir à ta petite ».
Guy avait en effet
une petite fille de 5 ans, et il avait bien pensé à lui offrir un chien pour
son anniversaire, mais il n’arrivait pas à se décider. Et puis un dimanche, Antonio lui avait dit
que son patron allait emmener la petite chienne à la prochaine foire d’Egletons
pour essayer de trouver quelqu’un à qui la donner. Alors Guy avait cédé, et le lundi suivant,
avec son père Henri Pénichou, le chauffeur de l’autobus de la ligne
Bugeat-Tulle, qui venait d’acheter une Renault Viva4 d’occasion, « la
Rosalie » comme l’appelleront plus tard ses petits-enfants, ils étaient
partis à Florentin.
Antonio les
attendait devant la maison, la petite chienne dans les bras. C’est vrai qu’elle
était belle, avec une tête fine comme celle d’un renardeau, seulement voilà, la
plus gentille des petites chiennes s’était mise à grogner et à montrer les
dents dès qu’elle avait vu arriver ces deux étrangers. Impossible de la
toucher, ni même de s’approcher d’elle. Guy était un peu désorienté, et se
demandait si c’était une bonne idée de prendre une chienne qui avait l’air si
méchante. Mais Antonio prit la situation en main. Il se dirigea vers la voiture
tenant toujours la chienne dans ses bras et s’installa à l’arrière. « Je
te l’emmène à Bugeat, tu vas voir elle n’est pas méchante, elle a juste peur de
vous. Vous parlez trop fort ! Tu vas voir, elle fera pas comme ça avec la
petite. »
Arrivés à la maison, Antonio avait déposé la chienne aux pieds de la
petite fille, tout en la caressant et lui murmurant des paroles de réconfort.
Le coup de foudre fut immédiat entre ces deux-là. Ce fut le début d’une belle histoire
d’amour, qui dura plus de 12 ans, et Antonio avait raison, ce fut bien la plus
gentille des chiennes. On l'appela Louloutte.
Quelque temps après,
les voyages du dimanche vers Florentin cessèrent, car Antonio avait réussi à
s’acheter une voiture décapotable, qui certes avait beaucoup de kilomètres au
compteur, mais qui avait beaucoup d’allure. Quand il descendait à Bugeat, garçons
et filles se bousculaient pour l’essayer ! Antonio était devenu une
vedette !